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Écologie rationnelle 7 octobre, 13:47 ·

Idéologie verte : le sujet n’a jamais été l’environnement
Afin d’améliorer notre environnement, nous devons protéger la nature de ce qui s’est avéré être sa plus grande menace : les militants verts et les écologistes
𝘗𝘢𝘳 𝘭𝘦 Risk-Monger, 6 octobre 2019

Bien que cela puisse sembler contre-intuitif, j’ai compris, au cours des 25 années pendant lesquelles j’ai participé à des discussions sur les questions de santé environnementale, comment la complexité des enjeux, la précision croissante des données et la vitesse des nouvelles technologies exigent flexibilité et esprit ouvert pour m’adapter aux meilleures connaissances, technologies et outils disponibles à notre disposition. Dans de telles situations, le plus grand obstacle à la protection de l’environnement est le fondamentalisme dogmatique largement exprimé par la plupart des sectaires, zélotes et idéologues verts.
Au cours de ce quart de siècle, j’ai eu ma part de confrontations avec un large éventail d’« écologistes » – des activistes aux gourous en passant par les politiciens (et leurs belles-sœurs). Deux points communs sont apparus dans nombre de ces interactions avec les militants :
– Leur cynisme inhérent – que le monde est sur le chemin de la catastrophe et que tout ce que nous ferons sera trop peu et trop tard. Les cancers augmentent, le changement climatique nous conduira à l’extinction, l’effondrement des colonies d’abeilles entraînera une famine massive, les océans montent et s’étouffent avec le plastique, et les humains sont devenus stériles. Plutôt que de soutenir des solutions innovantes, ils exigent que nous cessions la plupart des activités et des pratiques qui définissent la culture occidentale… mais même cela ne sera pas suffisant pour nous sauver, nous et la planète.
– Leur narcissisme inhérent – que seuls les verts essaient de sauver la planète et que la plupart des gens, en particulier les complices des lobbys industriels comme le Risk-Monger, polluent, gaspillent et détruisent la planète sans réfléchir. Le bien et le mal sont déterminés par le fait d’être avec eux… ou si vous les questionnez, vous êtes identifié comme une menace qui doit être isolée. Sans une religion forte pour structurer le sens et la valeur aujourd’hui, la vertu est recherchée (et signalée) par la pertinence environnementale de nos actions.
Aucune de ces approches n’est utile.
Imaginez donc ce que doivent ressentir ces fanatiques écologistes quand quelqu’un comme le Risk-Monger s’approche d’eux et les informe qu’ils sont le plus gros problème pour l’environnement… « Interdit ! », « Fermé ! », « Viré ! »
Peut-être que quelques exemples de ces sectes à l’esprit fermé aideront à situer le contexte.

Agriculture biologique et agroécologie
Alors que les agriculteurs, les semenciers et les agronomes se battent pour relever le défi de nourrir 10 milliards de personnes plus
aisées avec de meilleurs rendements sur moins de terres, protéger les sols et se battre pour des ressources limitées en eau à une époque de stress climatique, nous voyons les agriculteurs bio et agroécologistes rejeter la technologie et aspirer à une agriculture idéalisée du XIXe siècle. Au lieu de cultiver sans labour avec des semis sous couvert et du glyphosate, les écologistes adoptent un travail du sol plus intensif, ce qui entraîne l’épuisement et l’érosion des sols. Au lieu de rendements plus élevés sur moins de terres, les faibles rendements biologiques nécessiteront de défricher davantage de prairies et de forêts pour satisfaire les besoins alimentaires des populations actuelles. Plutôt que de produire des semences destinées à réduire les infestations et les attaques fongiques, les agroécologistes politiquement motivés se contentent d’appauvrir les petits exploitants avec plus de pesticides de pacotille et une sécurité alimentaire dégradée.
Je suis toujours stupéfait de voir des groupes comme Greenpeace, le Environmental Working Group, Pesticide Action Network et Friends of the Earth faire campagne contre les pesticides synthétiques et la sélection des semences tout en tolérant des pesticides bien pires approuvés pour l’agriculture biologique. Ils préféreraient voir les agriculteurs des pays en développement subir des rendements inférieurs et une exposition plus élevée aux pesticides plus anciens que de leur permettre d’utiliser du coton Bt ou du brinjal. Leur justification n’est pas la science, mais l’idéologie et leurs alternatives vertes et anti-industrielles seraient un désastre pour l’environnement… Mais le sujet n’a jamais été l’environnement.

Nucléaire contre énergie renouvelables
La meilleure façon d’assurer un avenir à long terme à l’énergie produite à partir du charbon est de faire pression pour interdire l’énergie nucléaire et promouvoir une stratégie exclusivement axée sur les énergies renouvelables. Il suffit de regarder l’Allemagne pour se rendre compte que cette folie a également créé une importante population de personnes en situation de précarité énergétique dans l’économie européenne la plus prospère. Si les écologistes étaient sérieux quant à la nécessité de lutter contre le changement climatique, ils feraient la queue pour demander plus de soutien pour développer la prochaine génération de réacteurs nucléaires… mais ils ne le font pas. Bill Gates est la seule personne qui essaie sérieusement de nous y amener et nous savons à quel point les activistes détestent Bill.
Les militants ne veulent pas non plus parler de la charge environnementale négative des énergies renouvelables (impact de la production, de la maintenance et de la post-utilisation), des faibles rendements et de la fiabilité. Les sources d’énergie renouvelables ont des niveaux de production différents selon la géographie. Essayer d’avoir une discussion rationnelle avec un militant écologiste sur le bon mix énergétique pour une région ou une économie, c’est comme essayer d’avoir une discussion rationnelle avec un tout-petit sur la consommation de ses épinards – il y a une seule réponse donc autant abandonner.
La faisabilité de leur idéal d’alimenter nos besoins en énergie uniquement à partir d’énergies renouvelables n’est pas à l’ordre du jour des discussions ou des compromis. Alors que les planificateurs sont empêchés de mettre en service des sources d’énergie plus propres, nous devons donc compter sur les combustibles fossiles beaucoup plus longtemps que nous ne le devrions. Mais le sujet n’a jamais été l’environnement.

Extinction Rébéllion
𝘈𝘤𝘵𝘪𝘷𝘪𝘴𝘵𝘦𝘴 𝘥𝘶 𝘮𝘰𝘯𝘥𝘦 𝘦𝘯𝘵𝘪𝘦𝘳, 𝘶𝘯𝘪𝘴𝘴𝘦𝘻-𝘷𝘰𝘶𝘴 !
Comme l’environnementalisme est devenu la nouvelle religion, les ”cataclysmistes” de l’apocalypse ont cherché l’opportunité d’une révolution politique. Il y a environ un an, un groupe d’extrême gauche a formé une ONG appelée Extinction Rébellion dans le but avoué de renverser le système capitaliste et de le remplacer par un ensemble d’assemblées citoyennes. Les révolutionnaires savent que vous ne pouvez réussir que si le public est indigné, terrifié ou confronté à une crise et à un avenir lugubre. Les organisateurs se sont donc concentrés sur le changement climatique et ont repris un passage du pire scénario d’un rapport du GIEC, le déformant pour déclarer que l’humanité disparaîtrait et que nous serions confrontés à un effondrement écologique d’ici une décennie si nous n’agissions pas immédiatement. Comme les gouvernements ne sont pas capables d’agir pour y mettre fin, la population devra se soulever et se rebeller contre le système capitaliste (mettant fin à tout commerce, finance et industrie internationaux). Cela doit être fait maintenant pour mettre fin à l’extinction massive.
Ces militants ont su faire passer leur campagne pour un acte vertueux (sauver la planète pour les générations futures), donnant l’impression que leur science (alarmiste) était ignorée en faveur du statu quo des lobbyistes d’entreprise. Mais l’humanité ne pouvait pas continuer à ne rien faire. Extinction Rébellion n’a apporté aucune solution (si ce n’est la promesse que les assemblées citoyennes prendront les décisions nécessaires dans un monde post-industriel) et aucune n’était nécessaire… Le sujet n’a jamais été l’environnement.

L’idéologie plutôt que l’écologie
La science ne se soucie pas de ce que vous croyez – elle n’est pas dogmatique. Elle examine toutes les données probantes et trouve les meilleures pratiques pour résoudre les problèmes, améliorer les conditions et corriger les erreurs passées. Dans le cas des défis écologiques, les scientifiques ne sont pas liés par des obstacles idéologiques comme : « La solution doit être basée uniquement sur des substances naturelles » ou « La meilleure solution ne doit pas impliquer de gros investissements ou de grandes entreprises ». Quand les idéologues entrent dans les discussions écologiques et imposent leurs restrictions environnementales, les solutions doivent être basées sur la nature, ne pas impliquer de technologies qui comportent des risques, doivent correspondre aux théories de justice sociale de gauche… Nous ne sommes alors plus scientifiques et toute solution écologique sera handicapée (et ne fera probablement qu’aggraver la situation).
L’écologisme est une très grande église avec de nombreuses confessions, sectes et cultes. Comme dans toute église, les différents acteurs trouvent leur place parmi les bancs. Les gourous et les prédicateurs doivent écrire des sermons pour répondre aux besoins du troupeau vulnérable (climat, plastique, abeilles, obésité, pesticides, entreprises…) Les fanatiques vertueux s’assoient sur les bancs d’honneur pour faire la génuflexion, les activistes gèrent les besoins de la congrégation, les vrais croyants participent aux débats théologiques et le chœur fournit aux fidèles le service affectif. La majorité d’entre eux, cependant, occupent les bancs près des sorties, à la recherche de sens et de vertu, mais conscients de la diversité des églises à l’extérieur. Les sermons doivent s’adresser à ceux qui sont à l’arrière de l’église et visent souvent par leurs flammes de l’enfer les vrais païens – les scientifiques. (Voyez le Risk-Monger déchaîner sur ces éco-prédicateurs modernes son propre sermon de flammes de l’enfer.)
Comment les scientifiques ont-ils contré ces idéologues qui nuisent réellement à l’environnement ? Avec l’instantanéité des médias sociaux d’aujourd’hui et l’effondrement du journalisme professionnel, je devrais conclure : assez mal. Les environnementalistes utilisent tous les outils émotionnels pour rendre les solutions raisonnables pratiquement impossibles à mettre en œuvre.
– La tactique du Complexe d’Armageddon d’Extinction Rébellion a conduit une génération de jeunes à pleurer dans les rues à l’idée qu’ils seront la dernière génération d’humains sur la planète. Les étudiants ne manifestent pas le vendredi pour plus de science et de meilleurs investissements dans les écoles – ils marchent pour arrêter la technologie.
– L’essor de la naturopathose (seules les substances naturelles sont acceptables) a sérieusement entravé la capacité des scientifiques à fournir des solutions écologiques synthétiques significatives.
– Les attaques ad hominem contre les entreprises signifient que le potentiel de financement de toute innovation est sévèrement limité.
– L’échec du dialogue et de la tolérance à l’égard des solutions novatrices ont laissé à la science un cadre réglementaire inapplicable pour apporter des améliorations écologiques significatives. Les principales exigences politiques, après vingt ans de principe de précaution, sont de faire reculer et d’arrêter la plupart des activités humaines qui influencent l’environnement (conduire une voiture, manger de la viande, élever des animaux domestiques, voler…)
Dans ce contexte, permettez-moi de répéter la thèse de cet article : afin d’améliorer la situation de l’environnement, nous devons protéger la nature de ce qui s’est avéré être sa plus grande menace : les militants verts et les écologistes.
Mais cela empire. Comment la science peut-elle apporter des solutions alors que la foule a quitté son église et se retrouve dans la rue avec des fourches à la main ?

Le sujet, c’est de s’outrager !
L’idéologie et les vertus éco-religieuses ne vous mèneront pas loin. Les groupes militants ont récemment trouvé le bouton hyperespace pour leurs campagnes : outrage moral et indignation. Une campagne ne peut aller nulle part tant que le public ne se sent pas lésé et n’exige pas que justice soit rendue par vengeance (entrent en scène les avocats prédateurs, les victimes, les lobbyistes et la malfaisante cupidité des entreprises).
Toute église ou religion doit confronter son système de croyances et ses vertus aux forces d’un mal perçu. Pour les éco-religieux, les bêtes sataniques se manifestent dans toute doctrine. En ce qui concerne le climat, ExxonMobil finance les négationnistes pour détruire l’humanité. La cupidité des banquiers et des financiers a détruit les économies et les maisons des gens. En matière de santé publique, les grandes sociétés pharmaceutiques, McDonald’s et Coca-Cola partagent les objectifs d’abréger nos vies et d’accroître notre souffrance. En ce qui concerne la pollution, Volkswagen nous a menti pour le profit tandis que les enfants s’étouffaient avec les vapeurs de diesel. Et puis il y a le grand Satan : Monsanto. Une corporation si maléfique que même la disparition de l’entreprise n’a pas empêché les prédicateurs d’utiliser son nom pour faire frissonner chaque croyant.
Et les scientifiques ont été reliés à tous ces maux.
Ainsi, un public éco-religieux indigné a exclu les scientifiques et leurs mauvaises entreprises du discours public sur les solutions écologiques. Les principales personnes qui pourraient concrètement relever les défis écologiques auxquels nous sommes confrontés aujourd’hui. Ils ont été exclus de la pièce et le processus de dialogue s’est limité à ceux qui sont d’accord avec les activistes – qui appartiennent à leur église intolérante.
Avant de lever les mains en l’air et de crier « C’est de la folie ! », nous devons nous rappeler un point important : le sujet n’a jamais été l’environnement.

https://risk-monger.com/2019/10/06/green-ideology/
Traduction Écologie rationnelle (assistée par DeepL)